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Concours Spécial Noel

> Concours Spécial Noel 2012 <

 

Vous aimez Noel et vous aimez écrire? Alors ce concours est fait pour vous,  n'attendez plus ! 

 

 

 

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Thème : Noël

L'histoire peut se situer dans la saison 1 ou 2. Veillez à bien respecter l'univers, les personnages de la série et celui de Noel.

Mots imposés : sabots, neige, panier, rêve, surprise et tortue.

Pensez à bien utiliser tous ces mots dans votre/vos histoire(s) et les mettre en gras.

Originalité, suspense et humour sont attendus dans votre/vos invention(s).

Longueur : Entre 1 et 10 pages au format 12 Times New Roman.

Nombre de créations par candidat : 2

Date d'envoi : du 10 novembre au 12 décembre.

Envoi des créations : [email protected]

Phase de vote : Du 13 décembre au 25 décembre minuit.

 

L'identité du/de la gagnant/e sera révélée le 26 décembre à 20h au plus tard.

 

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me contacter par mp.(ladyMorgan)

 Merci pour votre participation.

Amicalement.

 

ladyMorgan

Ecrit par ladyMorgan 

Vos Créations

Création n°1

                                 Noël au contrée du Milieu

 

Lorsque Richard franchit le seuil de l’entrée avec Rachel qui lui tenait sa main, le sourcier fut accueilli par les cris d’enfants, les petits frères de Rachel, et l’odeur appétissante du repas de la veillée de Noël. Kahlan épluchait les pommes de terre et la mère de la petite fille coupait en rondelle les carottes tandis que Zedd tournait à la cuillère le ragout de viande avec une extrême douceur veillant amoureusement à la cuisson.

* La chance ne t’as pas souri, on dirait, lança Zedd sans quitter des yeux de ce qu’il faisait.

Richard grimaça en tâtant sa besace désespérément vide. Il revenait bredouille.

* Je n’ai pas tes pouvoirs magiques, répliqua le jeune homme en posant son regard sur son grand-père assis sur un tabouret en bois près de la cheminée.

Sans la peine de se retourner, Zedd sourit continuant sans cesser de tournoyer la cuillère dans le ragout qui mijotait sur le feu de bois. Richard tourna la tête vers les deux femmes. L’inquisitrice leva ses yeux bleus sur lui et lui adressa son plus beau sourire. Ce sourie n’était que pour lui et personne d’autres. Jamais il ne s’en lasserait de la voir ainsi. Les enfants chahutaient autour de la table et leur mère leur pria gentiment de sortir à l’extérieur. Ils obéirent sans protester.

* Où est Cara ? , demanda Richard en approchant de la cheminée.

* Elle est allée chercher un sapin. Elle ne va pas tarder maintenant, répondit Kahlan.

Accroupit, Richard frictionna ses mains près du feu. Une douce chaleur l’envahit et il laissa échapper un petit soupir. Il pensa à ce qu’il les attendait après cette joyeuse fête. La route, la prophétie, les combats, dormir à la belle étoile, des maigres repas. Depuis comment de temps n’avait-il dormi dans un vrai lit ? Savourer un bon repas entre amis ou en famille ? La famille. Il était……

* Range ces pensées au coin de ta tête, Richard. Aujourd’hui, le temps a fait une trêve pour que le monde célèbre Noël. Profitons de ce jour pour être avec ceux que l’on aime.

* Comment tu fais pour ……commença à dire Richard en fronçant les sourcils.

Zedd eut un sourire en coin mais ne quitta pas un seul instant des yeux le plat sous le feu.

* Non, ne me répond pas, termina-t-il en se redressant sur ses jambes.

Le sourcier observa Kalhan et la mère de Rachel s’affairaient dans la cuisine. Il percevait les rires des enfants dehors. Oui, Zedd avait raison comme à chaque fois. Ce lieu respirait le bonheur occultant pour un jour seulement la réalité cruelle d’un monde en déroute.

* Bien, je vais m’occuper des enfants, se proposa –t-il en déposant le fourreau et l’épée de vérité sur le fauteuil. Au passage, il saisit des gants épais.

Kahlan suivit du regard le jeune sourcier quitté la maison. Ces pensées vagabondèrent vers un avenir improbable. Elle imagina un bref instant qu’elle était la maitresse de maison avec Richard à ses côtés. L’inquisitrice éprouva une joie immense en concevant l’espace d’un instant, Richard jouaient avec …leurs enfants. Il serait un jour un merveilleux père. Peut-être qu’un jour….Un rêve pouvait-il se réaliser ? Kahlan se ressaisit. Décidément cette période de l’année la rendait un peu fleur bleue. Dans chacun des paniers, elle disposa les pommes, les oranges, les clémentines et les marrons. Après ces préparatifs culinaires, les deux femmes entreprirent à la décoration de la table.

La neige s’enfonçait sous le poids de Cara. A chacun de ses pas, un crissement emplit le silence hivernal. La poudreuse rendait son ascension difficile même pour une randonneuse expérimentée qu’elle. L’air frais emplit ses poumons pour s’échapper par la bouche en un léger nuage vaporeux. La solitude ne la dérangeait pas mais cette tranquillité lui pesait un peu. Elle s’était habituée à la présence de ses amis : Zedd, Kahlan et Richard.

Zedd et le sourcier avait dû se séparer pour étendre leur territoire de chasse. En ce moment, ils devaient explorer la forêt sur plusieurs kilomètres à la recherche d’un cerf ou d’un autre animal comestible. Débusquer un animal en cette période de l’année était relativement difficile.

Cara s’arrêta en pensant aux deux hommes en train de poursuivre, de guetter leur proie. Enfin ils parvenaient en débusquer un. La mord’Sith redressa son buste avec sur son joli visage un léger sourire. Finalement, elle ne regretta pas d’avoir opté d’aller chercher un sapin pour leur hôtesse. C’était une mission bien plus facile que la leur. Cara serra les dents pour ne pas rire.

La Mord’Sith prit la direction du nord où se trouvait la maison de la mère de Rachel. Les flocons de neige ne tombaient plus. Ils s’étaient amoncelés sur les branches des arbres dépourvus de leurs feuilles où la moindre vibration menaçait la masse compacte s’écrouler sur le sol déjà enfouit par le manteau blanc.

Pas à pas, la Mord’Sith continua d’avancer trainant derrière elle le sapin. Pour conserver la liberté de ses gestes, Cara avait noué l’extrémité de la corde au tronc de vingt centimètre de diamètre environ et avait enroulé l’autre extrémité autour de sa taille. L’épaisseur du manteau qu’elle avait acheté lors de leur passage dans un village, l’empêcha de sentir le frottement de la corde sur son corps.

Cara grimpa sur la colline enneigée s’appuyant légèrement sur son genou puis tirant de l’autre main son fardeau. Elle doubla d’effort pour parvenir au sommet. Emerveillée par la beauté du paysage, la jeune femme blonde eut le souffle coupé. Elle plongea son regard bleu sur ce blanc immaculé qui s’étendait, devant elle, à perte de vue. Les montagnes blanches se détachaient du ciel de couleur turquoise. Le soleil entamait sa descente vers les massifs montagneux enneigés où les rayons de l’astre du jour réfléchissaient sur les milliers de cristaux qui couvraient la région. Il n’y avait pas un seul endroit où la neige ne scintillait comme de milliers petits diamants. C’était vraiment un lieu magique. Que d’émotions nouvelles naissaient soudain en elle.

En contrebas, elle aperçut la maison de Rachel entourait par la forêt. De la fumée sortait de la cheminée. Sûrement que la mère de la petite fille s’activait aux fourneaux. A cette pensée, une onde de chaleur inonda délicieusement son cœur. Quelle curieuse sensation ! Enfin, Cara se décida à descendre en glissant presque sur la poudreuse. Au loin, elle perçut des éclats de rire résonnaient au creux de la vallée.

Aidés des enfants, Richard érigea deux remparts de neige. Les mains sur les hanches, le sourcier examina leur construction. Il ébouriffa les cheveux gamins, d’un air satisfait .Richard leur expliqua la règle du jeu et il engagea la bataille au plus grand plaisir de ces chérubins. Richard d’un côté, et Rachel et ses frères, de l’autre se lancèrent des boules de neiges. Sous les éclats de rire des gamins, Richard se prit au jeu. Les projectiles traversèrent le camp adversaire s’écrasant sur le sol ou sur les remparts de neige. Chacun des camps évitèrent la pluie de boule de neige afin de ne pas être éliminé du jeu.

De la fenêtre, Kahlan contempla la scène. Un sourire radieux s’afficha sur son visage. Elle les apercevait se dissimulant derrière les petites murailles voyant les têtes se baissaient ou se relevaient à chaque attaques. Des petites boules de neiges pleuvaient dans chaque direction quand l’une d’elle atteignit Cara en pleine poitrine. Les enfants eurent un temps d’arrêt .Rachel plaqua sa main sur sa bouche dissimulant un sourire.

Cara s’immobilisa dévisageant de son regard bleu glacial chacun des petits monstres.

* Cara, te voilà enfin ! j’ai failli partir à ta recherche ! s’exclama Richard en se relevant.

La mord’sith tourna la tête vers Richard et haussa les sourcils.

* Ton inquiétude se lit clairement sur ton visage, Richard ! murmura-t-elle ,pince sans rire.

* Laisse ce sapin et viens te joindre à nous !

* Pourquoi faire ? demanda-t-elle en examinant tour à tour les petits minois qui la fixaient avant de poser ses yeux sur le visage faussement étonné du sourcier

* Parce que c’est la veille de Noël. On s’amuse, on….

* Je sais ce que cette fête signifie, Richard. Mais je ne vois pas l’intérêt que tu trouves à te vautrer sur la neige avec….

* Aurais-tu peur d’affronter ces petits anges ? lança-t-il en la défiant de son regard noisette.

Cara lâcha négligemment le tronc du sapin, dénoua la corde de sa taille et intégra l’équipe des enfants.

* Les garçons vous devriez retrouver Richard, leur lança-t-elle d’une voix monotone.

Sans se prier, les jeunes frères de Rachel se précipitèrent vers Richard en gloussant. Cara consulta le regard de la petite fille, un léger sourire sur son joli visage.

* Prête ?

Rachel acquiesça en formant une boule de neige et engagea la bataille. La partie dura longtemps. Les enfants semblaient infatigables. La dextérité de Rachel à éviter les boules de neiges lancées par ses frères impressionna Cara. La fillette visa juste et toucha les deux garçons qui feignirent de mourir. Richard et la Mord’Sith s’envoyèrent instantanément leur projectiles se touchant mutuellement. Rachel sauta de joie, victorieuse. Elle se jeta sur Cara et l’enlaça en s’exclamant :

* On a gagné ! Les filles ont battu les garçons ! Honte à eux !

Embarrassée, la Mord’Sith en resta bouche bée de surprise lorsqu’elle sentit, malgré l’épaisseur de son manteau, les petits bras de la petite fille enserrer sa taille.

* Euh oui ! mais j’ai été touchée. La victoire te revient à juste titre, expliqua-t-elle en l’étreignant doucement, surprise de son geste.

* On a gagné toutes les deux. C’est ce qu’on appelle l’esprit d’équipe. C’est Zedd qui me l’a appris !

A chaque respiration, à chaque parole, un filet de nuages étaient expulsés de leur bouche. La température s’intensifia à la disparition du soleil derrière les montagnes. Les yeux de Rachel, rendus brillant par l’exercice, pétillaient de joie. La petite fille lui sourit et lui prit la main l’attirant vers la maison sous le regard moqueur du sourcier. Aidés par les deux gamins, Richard empoigna le tronc du sapin et l’entraina vers l’intérieur de la chaumière. La viande cuisait dans le four diffusant dans toute la maison un fumet parfumé d’épices. Il régnait dans la pièce une chaleur agréable. La lueur du jour faiblissait augmentant l’excitation qu’éprouvaient les enfants à l’approche de la soirée de Noel.

Assis sur le fauteuil, Zedd dépiautait la peau d’un marron. Ses bouts des doigts étaient noirs. Le sorcier du premier ordre suivait silencieusement du regard les enfants courir vers leur mère. Kahlan invita discrètement Cara à l’accompagner dans la chambre afin qu’elle puisse mettre pour l’occasion, une robe. Cette dernière la suivit sans protester. Son uniforme de cuir rouge n’était pas approprié pour cette soirée spéciale. Elle en convenait tout à fait.

Rachel raconta la partie à sa mère sous les protestations de ses frères qui se comportaient comme des mauvais perdants. Leur mère mit fin à leur exaltations pour les inciter à aider Richard à positionner le sapin. Ils passèrent devant la table recouverte d’une nappe blanche comme la neige ornée de chandelles de couleurs écrus. Les couverts et les assiettes étaient en place attendant patiemment leur invité. Dans de petits paniers, des oranges, des pommes et des clémentines étaient posées de part et d’autre sur la belle table entre du pain, des biscuits, des brocs de vin, de cidre et d’eau. Les enfants regardèrent toutes ces gourmandises avec des yeux émerveillés.

A la nuit tombante, les réjouissances de la fête de Noel commencèrent sur une note joyeuse.

* Il manque quelque chose, vous ne croyez pas ? demanda Zedd, aux enfants.

Les enfants regardèrent autour d’eux. Leurs sabots étaient déjà sous l’arbre de Noel, décorés. La table joliment dressait pour la soirée spéciale. Un bon feu dans la cheminée, du bois pour l’alimenter. Leur maman et leurs amis même Cara était vêtue d’une très belle robe. Vive, Rachel répondit la première :

* De la musique !

* C’est vrai mais ce n’est pas à cela que je pensais ! Regardez !

D’un geste leste et sur, Zedd prononça quelques mots magiques et des lucioles apparurent dans la maison. A mieux regarder, c’était des flammes emprisonnaient à l’intérieur d’une bulle transparentes. Des centaines de bulles étaient suspendues dans les airs éclairant toute la pièce d’une lueur orangée. Les ornements accrochaient sur le sapin semblaient scintiller sous leur éclairage. La surprise avait rendu les enfants bouches bée d’admiration.

* C’est magique ! déclara le jeune frère de Rachel

* On dirait des petites lucioles ! exclama le plus jeunes des frères.

* C’est le sorcier du premier ordre ! Il peut tout faire ! affirma la fillette en haussant ses épaules.

Emue, la maitresse de maison invita ses amis à passer à table. L’inquisitrice servit la boisson puis elle vint prendre sa place auprès de Richard. Son regard s’assombrit avant de croiser celui de Richard.

* Qu’est-ce que tu as, Kahlan ? demanda-t-il d’une voix basse pour que personne de l’entende.

L’inquisitrice lui adressa son doux sourire qui s’effaça aussitôt.

* Kahlan ? insista le sourcier en lui prenant la main.

* J’aurais tant voulu que Dennee soit avec nous. Elle me manque.

Richard lui avoua également que son père et son frère lui manquaient aussi. Mais ils étaient présents dans son cœur comme l’était Dennee dans le sien. Zedd prit la parole en levant son gobelet.

* Richard a raison, Kahlan. Rien ne peut briser les liens qui nous unis. Les êtres chers sont près de nous. Ils veillent sur nous. Alors, ne les offensons pas en pleurant sur leur absence. Bien, maintenant, mangeons .J’ai faim.

Le « j’ai faim » provoqua un sourire chez Kahlan. , Zedd et sa féroce appétit, pensa-t-elle, amusée. La mère de Rachel apporta la viande de cerf à Zedd lui faisant l’honneur de la couper. Ils dégustèrent le repas avec délectation. Des éclats de rire accompagnèrent le festin de Noël.

A la fin du repas, Zedd félicita à la maitresse de maison pour son copieux et délicieux repas puis il se leva pour jeter une buche dans la cheminée et s’installa confortablement sur le fauteuil lorsqu’il bondit sur ses pieds. Le vieux sorcier se pencha pour ramasser une drôle pierre qui s’était enfouit dans le creux du fauteuil. Il l’examina avec beaucoup d’attention.

* Ah ! Betsy ! je l’ai cherché partout ! s’écria la fillette en lui tendant ses bras vers Zedd.

* Betsy ?dit-il en la lui donnant.

* C’est ma tortue. J’avais complétement oublié que je l’avais mise là. Auprès de la cheminée, Betsy n’aurait pas froid.

Rachel serra, affectueusement, sa tortue sur sa poitrine. Tout le monde se réunit autour de la flambée et la voix cristalline de Rachel s’éleva dans l’atmosphère chaleureuse entourée par ses frères. Quand elle eut terminé son chant, la mère de Rachel leur donna du lait chaud et des biscuits.

Dans la pièce principale, les bulles lumineuses continuèrent leur danse aérienne tandis que les enfants rirent devant le tour de magie de Zedd. Ensuite lorsqu’il leur raconta une histoire quelque peu effrayante, Rachel se blottit, instinctivement, dans les bras de Cara. Surprise, cette dernière l’entoura de son bras protecteur et un sourire au coin de ses lèvres, jeta un regard interrogateur à Richard.

Richard contempla le tableau de famille qu’il formait pour le soir de Noel. Cara serrant Rachel dans ses bras, ses frères auprès de leur mère et enfin Kahlan demeurant près de lui. Ils écoutaient, tous, le récit extraordinaire de Zedd. Les heures s’égrenèrent comme dans un rêve pour chacun d’entre d’eux. Ils apprécièrent chaque seconde d’être de nouveau ensemble pour festoyer, boire, chanter, conter des histoires.

Pour un soir, les batailles, les complots, leur périple, la prophétie étaient derrière eux. Cette nuit était une nuit de paix.


                                                   FIN

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Création n°2

                           Le passé revient quand on l'attend le moins

 

La neige tombait à flots sur les contrées du Milieu en ce mois de décembre, recouvrant tout sur son passage : maisons, routes et mêmes les lacs qui étaient gelés. Les chemins de terre qui parcouraient les forêts avaient disparu sous les flacons, et se déplacer était devenu vraiment malaisé.

Richard poussa un juron en sentant sa monture glisser encore une fois sur le sol verglacé. Cela faisait près d'une heure qu'il tentait en vain de rejoindre la maison où lui, Zedd et Kahlan avaient trouvé refuge la veille. Ses habitants les y avaient accueillis avec joie lorsque le groupe était venu frapper à leur porte, frigorifié ; le Seeker et les siens ne comptaient rester que quelques heures seulement, ne voulant pas leur attirer d'ennuis : Darken Rahl s'en prenait en effet toujours aux personnes les accueillant, les persécutant de sa fureur, et Richard n'avait aune envie d'attirer les soldats de D'Haran. Aussi lui et ses amis s'étaient-ils seulement présentés comme des voyageurs égarés, qui cherchaient refuge pour la nuit, et avaient-ils gardé secrète leur véritable identité. La famille les avait accepté sans poser de questions : pour elle, ils n'étaient que trois inconnus tremblant de froid qui se rendaient à Brennidon pour y fêter le solstice d'hiver en famille. Le groupe s'était donc assis autour de la table, avant de déguster un bon repas chaud, privilège dont ils étaient privés depuis plusieurs jours. Puis tous s'étaient couchés, sombrant dans le sommeil du juste.

Ce matin, Richard avait été parmi les premiers à se réveiller, et ce dès l'aube : une habitude qu'il tenait de l'époque où il n'était alors que simple bûcheron, et qu'il avait conservée depuis. Le jeune homme s'était habillé chaudement, avant de sortir voir si la neige s'était calmée ; avec un certain soulagement, il avait constaté que le ciel était déjà plus clair que la veille, et que le froid semblait un peu moins aigu. Le groupe pourrait bientôt repartir.

« Déjà levé ? »

Richard sursauta violemment avant de se retourner, la main sur son pommeau... et se de retrouver nez à nez avec le père de famille. La surprise se lut dans les yeux de celui-ci devant la réaction du voyageur.

« Désolé, grimaça ce dernier.

- Tu m'as l'air assez tendu, constata Alvar.

- Je... l'habitude, on fait souvent de mauvaises rencontres sur les chemins.

- Exact. Tu m'as l'air bien matinal ? »

 

Le sourcier eut un sourire :

« J'ai l'habitude de me lever tôt.

- Saine habitude !, rit son interlocuteur. Je ne pense pas que tu ais mangé ? »

 

Le ventre de Richard grouillonna soudain de façon fort peu discrète, arrachant une grimace à son propriétaire.

« Oh mais tu m'as l'air affamé ! Allez viens te restaurer, tu auras tout le temps de profiter du calme après. »

 

Les deux hommes rentrèrent dans la maison, et purent constater que tout le monde ou presque s'était levé entretemps.

« Bonjour», leur sourit la femme d'Alvar.

Richard lui sourit poliment, tandis que son mari allait l'embrasser. Le jeune homme chercha des yeux les siens, déjà assis autour de la table : Zedd semblait comme à son habitude affamé, faisant lever les yeux au ciel à Kahlan qui adressa à son ami un grand sourire, faisant manquer un battement de cœur à ce dernier. L'inquisitrice était vêtue comme à son habitude de sa robe verte prune de voyage, et avait recouvert ses épaules d'une chaude cape de fourrure. Ses longs cheveux noirs bouclés étaient remontés en un long chignon d'où s'échappaient seulement quelques mèches qui retombaient en grappes sur son visage, lui conférant une expression mutine qui manqua de faire perdre la tête à Richard. Son cœur se mit à battre violemment, ses sentiments pour la jeune femme devenaient de plus en plus difficiles chaque jour à contrôler, et il savait qu'elle ressentait la même chose. Secouant la tête pour oublier ces tristes pensées, il vint s'asseoir sur le long banc de bois et attaqua avec joie la soupe à la tortue concoctée par la cuisinière.

« Ch'est délichieux ! », s'exclama-t-il, se pourléchant les lèvres avec délice.

La femme eut un sourire de remerciement.

« Merci, mais vous savez c'est bien peu.

- Peu importe, s'exclama le sorcier à coté de Kahlan, vous êtes vraiment très douée Maria ! »

Leur camarade hocha la tête avec frénésie. Maria ne leur répondit pas, les yeux soudainement rivés sur quelque chose derrière eux. Se retournant, ils virent qu'elle fixait un de ses fils, toujours couché.

« Quelque chose ne va pas ?,», s'inquiéta le jeune sourcier.

« Il ne s'est toujours pas réveillé.. », murmura sa mère pour elle-même. « Pourtant cela fait des heures qu'il dort... »

Son mari blêmit et se précipita vers son enfant. S'agenouillant, il posa sa main sur son front brûlant.

« Oh mon dieu ! Il est bouillant de fièvre ! Le froid a dû l'attaquer cette nuit.»

Les autres se précipitèrent vers eux, se levant brusquement de table. Zedd s'accroupit et posa à son tour sa main sur le visage en sueur du garçonnet.

«Il est très malade, murmura-t-il sombrement. Il a besoin de soins immédiats.

«Mais... comment ? Balbutia Alvar. On est à des heures du premier village ! Et je ne suis même pas certain qu'on y trouvera un guérisseur !»

 

Le silence tomba dans la maisonnée, bientôt rompu par les pleurs de la petite sœur du malade. Sa mère se précipita vers elle pour la réconforter, la serrant dans ses bras.

« J'veux pas que Dean soit malade !, sanglota la petite.

« Ne t'inquiète pas ma chérie on va le guérir je te le promets...

«Mais papa il dit qu'on peut pas !

« Je... »

La femme secoua la tête, ne sachant que répondre. Une immense détresse se lisait sur son visage et celui d'Alvar. Richard tourna la tête vers Zedd, et le regarda fixement. Celui-ci sentit son regard et tourna les yeux vers lui.

« Zedd... »

Ce dernier comprit immédiatement ce à quoi son jeune ami pensait.

«Je ne peux rien faire sans les plantes nécessaires, soupira le vieil homme.

«Su c'est le problème, alors dites-moi où on peut en trouver et j'irai les chercher !,s'exclama le garçon en se relevant.

« Je.. »

Zedd fut interrompu par Kahlan.

«Richard tu es fou ! Tu ne peux pas aller au village !

«Je n'ai pas le choix ! Dean a besoin de soins !

« Mais si on te recon...»

La jeune femme s'interrompit d'elle-même, mais il était trop tard, le sourcier et Zedd la fusillaient du regard. Alvar et Maria les fixaient, la bouche grande ouverte, ne comprenant strictement rien à la discussion, excepté que leurs visiteurs n'étaient pas si innocents qu'ils semblaient le dire. Alvar se souvint soudain de la réaction pour le moins surprenante de Richard quelques minutes plus tôt. Celle-ci le devenait néanmoins beaucoup moins s'il était un fugitif... Ses yeux se plissèrent. Le bûcheron fut le premier à rompre le silence glacé qui était tombé.

«Si on le QUOI ?»

Richard ferma les yeux.

«Qui êtes-vous !?, s'exclama l'homme en faisant reculer sa famille. Que nous cachez-vous ?

«Alvar, calmez-vous, murmura Zedd. On ne vous veut pas de mal, d'accord ? Si notre but avait été de vous détrousser on l'aurait fait cette nuit et on se serait enfuis »

Leur hôte dut reconnaître la véracité des propos du sorcier. Néanmoins, cela ne calma en rien sa peur et sa colère.

« Je veux savoir la vérité ! Je vous ai accueilli sous mon toit, j'ai le droit de savoir qui vous êtes !

« Des gens qui veulent vous aider à sauver votre fils, lui répondit doucement Kahlan.

« Ayez confiance en nous !, dit Richard. On ne vous fera rien de mal, au contraire. Notre ami peut guérir Dean, mais à la condition d'avoir certaines plantes. Et il faut que l'on sache où les trouver. Ensuite, dit-il d'une voix ferme, j'irai les chercher.»

Il avait parlé d'un ton qui n'admettait aucun refus, fixant Kahlan de ses yeux noirs. La jeune femme soupira et hocha lentement la tête, mais son expression criait 'Prudeeeeeeeeeeeeence ! ». Zedd se leva, et l’entraînant à l'écart, lui murmura les noms des plantes dont il avait besoin.

«Ma magie suffira à l'apaiser quelques temps, mais sans elles je ne pourrai rien de plus. »

Son interlocuteur lui fit signe qu'il les avait retenues, puis se tournant vers Alvar, lui demanda :

«Quel est le village le plus proche ?

« Cougstone, balbutia l'homme, mais.. c'est à des heures d'ici ?

« Avez-vous une monture ? J'irai plus vite avec. »

Alvar ne répondit pas. Richard comprit qu'il n'avait plus assez confiance en lui. Soupirant, il s'approcha et posa la main sur son épaule, le faisant sursauter et reculer précipitamment. La peine se lut dans les yeux du garçon.

«Alvar. Je me doute que vous n'avez plus confiance en nous, et votre peur est normale, mais il va vous falloir accepter de nous aider, sinon Dean ne pourra PAS être guéri. »

Il avait insisté volontairement sur la négation, comme pour lui faire comprendre l'urgence de la situation. Le père de l'enfant le fixa en silence, toujours hésitant ; c'est alors qu'une petite voix s'éleva :

« Papa écoute le monsieur, il dit qu'il peut aider Dean et moi je le crois. »

Les adultes sursautèrent, avant de se tourner vers la petite sœur du malade qui s'était approchée et les fixait de ses grands yeux. Kahlan eut un doux sourire envers l'enfant qui le lui rendit. Ce échange sembla en partie convaincre Maria qui fixa son mari. Celui-ci obtempéra :

« Un cheval, dans la grange. Mais le village est éloigné, vous... tu n'y seras pas avant un certain temps, et cette neige ne va pas aider.

« Raison de plus pour partir immédiatement », rétorqua son invité en enfilant sa cape et ses gants, avant de sortir à l'extérieur préparer sa monture.

 

***

L'après-midi pointait le bout de son nez gelé lorsque Richard parvint enfin à Cougstone. Le froid avait encore augmenté en intensité, le forçant à rabattre sa capuche rouge vermeil sur son visage pour le protéger. Malgré la brise glacée, la ville bruissait d'activités à cette heure-ci, chacun se préparant du mieux possible aux fêtes prochaines. Le jeune homme mit sa monture au pas, se faufilant à travers les passants ; il grimaça, ne sachant quelle direction prendre. S'immobilisant, le cavalier héla un villageois, lui demandant où trouver le guérisseur le plus proche; après avoir écouté ses indications, il se dirigea vers la boutique, située à quelques rues de la grande avenue.

La cloche sonna à son entrée, tandis qu'une douce chaleur l'envahissait. Le propriétaire leva la tête, et sourit au nouveau client.

« Que puis-je pour votre service ?

- J'aurai besoin des plantes écrites sur ce papier », expliqua le jeune homme.

S'en saisissant, le vendeur l'examina, avant de se diriger vers de grands paniers en osier où il prit le nécessaire. Alors qu'il revenait vers le comptoir, la cloche sonna de nouveau, et un bruit caractéristique de bottes en cuir mêlé de fer se fit entendre, faisant se figer Richard. Son soupçon se confirma quand il vit le boutiquier pâlir légèrement, avant de murmurer :

« Je suis à vous dans une minute. »

« Je vous en prie », répondit le d'Haran d'une voix grave et profonde.

Ce fut au tour du Sourcier de blêmir. Son souffle se fit plus court, et sa vision se troubla légèrement tandis que tout son corps était pris d'un frisson violent qu'il tenta en vain de contenir. Non, non ce n'était pas possible... Il habitait loin d'ici.. ce ne pouvait pas être lui...

« Tout va bien ? », s'inquiéta l’alchimiste en le voyant trembler.

Se ressaisissant, Richard hocha la tête ; il toussa et d'une voix faussement enrouée afin de la dissimuler, expliqua :

«Je crois que ma nièce m'a donné sa grippe. Je ferais mieux de rentrer vite chez moi.»

Plongeant sa main sous sa cape, il en sortit une petite bourse de cuir dont il extrait quelques pièces de bronze, avant de les poser sur le comptoir et de récupérer ses flacons d'herbe. Il salua le vendeur d'un hochement de tête, baissa le visage devant l'officier d'Haran et sortit prestement de la boutique, luttant pour ne pas courir. La présence d'un groupe de soldats devant le magasin le força à ralentir encore pour adopter une marche normale. Les hommes riaient et plaisantaient, attendant visiblement leur supérieur. D'un pas légèrement défaillant, leur ennemi se dirigea vers la ruelle la plus proche pour s'y engouffrer, avant de s'effondrer contre le mur, tremblant de tous ses membres. Les larmes qu'il avait contenues jusqu'ici rompirent soudain la barrière érigée en lui, et des torrents d'eau humide envahirent son visage, tandis que de violents sanglots le secouaient. Richard tenta en vain de les stopper, s'appuyant contre les briques, mais déjà des souvenirs douloureux remontaient en lui par vagues successives : son arrivée au camp, sa bagarre contre le sergent, le capitaine, sa discussion avec lui dans son bureau, leur visite secrète et la découverte de sa famille, leur amitié naissante, son sentiment progressif que tout n'était peut-être pas entièrement blanc ou noir, qu'il existait des gens biens des deux cotés... Il avait voulu y croire, et oublier qui il avait en face de lui : le capitaine Ensor, un d'Haran, un de ceux qu'il devait combattre, un de ses pires ennemis. Et peut-être aurait-il réussi, si la dure réalité n'était pas venue se rappeler à lui par l'intermédiaire de Kahlan ; il lui avait fallu fuir, et oublier son respect naissant pour son supérieur d'un temps. Lorsqu'ils s'étaient retrouvés face à face sur la colline, Richard n'avait pas voulu le combattre, et le lui avait dit ; et il avait senti que son adversaire ressentait les mêmes sentiments de son coté. Mais contrairement au jeune homme, il avait ignoré ce que lui disait son cœur pour l'attaquer, écoutant d'abord son serment. Richard serra les poings, tentant de juguler sa peine et sa douleur. Après son immersion forcée, il avait tout fait pour oublier ses sentiments et sa tristesse, se concentrant sur sa mission. Il avait fermé son cœur, et à ses amis qui s'inquiétaient à juste titre, il avait menti, leur disant qu'il allait bien, alors qu'en réalité, il se sentait broyé de l'intérieur, déchiré entre deux loyautés.

Une pointe de fer glacée sur sa nuque le tira brusquement de ses pensées. Tout à sa souffrance, il n'avait pas entendu arriver Ensor, qui avait pu s'approcher sans difficulté dans son dos. Se figeant, il voulut glisser sa main sous sa cape, mais le toucher de la lame sur sa peau s'accentua.

«Pas de ça avec moi. Relève-toi lentement, les mains levées.»

Richard obéit, se redressant doucement, avant de pivoter pour faire face à son ancien ami. Celui-ci le fixait, semblant avoir du mal à croire ce qu'il voyait.

«C'était donc bien toi, murmura-t-il. J'ai cru que mon ouïe me trompait tout à l'heure. Et puis, quand tu t'es retourné pour sortir, j'ai aperçu en partie ton visage. J'ai pensé rêver, alors je t'ai suivi, et te voilà... Quelle étrange surprise...»

Le militaire eut un rire sans joie.

«Quelle ironie, n'est-ce pas ? Nous retrouver ainsi face à face, seuls, quelques jours avant les fêtes. Il y a de quoi être troublé.»

Le Sourcier ne répondit pas, préférant rester silencieux. Il avait déjà assez de mal à rester maître de lui-même, tentant avec difficulté de cacher son trouble.

«Qu'est-ce que tu fais là ?, lui demanda brusquement Ensor. Ne me dis pas que tu projettes une attaque pendant les fêtes !»

Son interlocuteur haussa un sourcil.

« Vous croyez vraiment que si c'était le cas je vous le dirais? »

Le regard de l'officier se durcit, aussi son ex-homme de confiance se hâta-t-il de répondre :

« Mais non. Non, je ne suis pas là pour cette raison.

« Laquelle alors ?

« Celle qui pousse les gens à rentrer chez un guérisseur : j'avais besoin de plantes.

« Pourquoi te croirais-je ? Tu pouvais très bien être en train de préparer une attaque, et avoir pris ces plantes pour l'apparence. Tout comme tu t'es fait passer pour un des nôtres afin de rentrer dans le camp. »

Une pointe d'amertume se fit entendre dans sa voix. Richard soupira :

«Capitaine, je sais que rien ne vous pousse à me croire. Et je le comprends, tout joue en ma défaveur. Mais s'il vous plaît, pour cette fois, ayez confiance en moi. L'enfant qui a besoin de ces herbes n'est pour rien dans notre conflit.

« Je...

« Capitaine ! Capitaine tout va bien ?»

Les appels des soldats coupèrent Ensor. Les deux hommes se figèrent, avant de tourner la tête vers l'entrée de la ruelle, où apparut le groupe qu'avait entraperçu plus tôt le hors-la-loi. Celui-ci se figea en apercevant la scène: leurs yeux se posèrent sur l'épée toujours dirigée vers la gorge du fugitif, avant de se relever vers le visage de ce dernier, qui reconnut avec horreur les soldats du camp où il s'était infiltré.

«Le Sourcier!», hurla l'un d'eux, dégainant son épée, aussitôt imité par ses camarades, qui se ruèrent à sa suite vers le dit-nommé.

Ce dernier profita de la surprise de l'officier pour se dégager violemment, avant de plonger la main sous sa cape et de tirer de son fourreau l'épée de Vérité. Le combat s'engagea, violent et acharné : Richard était seul contre cinq hommes, dont un auquel il ne voulait aucun mal. D'un coup de pied dans le ventre, il repoussa un des soldats, l'envoyant voler de l'autre coté de la ruelle, avant d'abattre son arme sur le d'Haran à sa droite, puis de l'enfoncer dans le ventre de celui de gauche. Alors qu'il haletait, cherchant à reprendre sa respiration, une violente douleur lui transperça soudain le bras gauche, tandis qu'une lame s'enfonçait dans sa peau, le faisant hurler de douleur. Sa vue se brouilla, il tourna la tête, cherchant l'origine du coup, et aperçut un autre militaire qui lui faisait face. Sa surprise laissa place à de la colère, et il lui bondit dessus, ignorant les protestations outrées de son bras. Il ne resta bientôt plus que le capitaine et lui ; le jeune homme le menaça du plat de l'épée, grimaçant de douleur :

«Je vous l'ai dit, je ne vous veux pas de mal, capitaine. Mais si vous tentez de m'empêcher de sauver Dean, alors je vous tuerais sans hésitation.

«Tu..».

Sans crier gare, son ancien supérieur lui sauta dessus, le plaquant au sol. Sous le choc, la tête lui tourna, et de violents élancements envahirent son membre blessé. Richard se débattit, furieux, tentant en vain de se libérer, mais la poigne d'Ensor l'empêchait de bouger, le clouant au sol.

Tziiiiiiiiiiiiiiiich !

L'instant d'après, une flèche vint se ficher à l'endroit précis où il se trouvait quelques secondes auparavant.

«Qu'est-ce que...», balbutia-t-il.

«Capitaine !!! ».

Une voix grave venait de transpercer le bref silence; le Sourcier tourna la tête vers son origine, cherchant des yeux son propriétaire, avant d'apercevoir à l'entrée de la ruelle un nouveau groupe de soldats, alertés par les cris.

«Non mais c'est pas vrai !, pesta-t-il. Vous êtes venus à combien faire vos emplettes !

«Tu sais bien qu'un officier d'Haran ne se déplace jamais seul enfin !», ironisa Ensor, mais ses yeux brillaient étrangement, et soudain, son prisonnier eut un hoquet en comprenant qu'il venait de lui sauver la vie.

«Vous...

«Tais-toi, gronda l'homme, avant de le relever brusquement, le tenant par le col. Un mot de plus et je te tranche la langue ! Le Seigneur Rahl n'a pas précisé s'il fallait te ramener intact ou pas !»

Son visage exprimait une fureur glacée, et n'importe qui d'autre aurait cru en sa colère, mais le jeune captif le connaissait suffisamment bien pour savoir que ce n'était que de la dissimulation, du moins il l'espérait. Une pensée lui traversa soudain l'esprit : Ensor n'avait pas participé au combat, contrairement à ses hommes il était resté en retrait. Se pourrait-il que... ? D'un rapide coup d’œil, le captif évalua sa situation : trois soldats gisaient à terre, un quatrième se révélait en jurant, la main plaquée sur son ventre. A l'entrée de la rue, une dizaine de militaires, suivis de la foule inquiète. Des exclamations de stupeur et de peur s'élevèrent de celle-ci lorsque les badauds aperçurent le garçon prisonnier entre les mains de l'officier d'Haran. L'un d'eux laissa échapper, dans un hoquet, en reconnaissant l'épée qu'avait saisie Ensor:

« Le Sourcier ! C'est le Sourcier ! »

Le mot vola de bouche en bouche, se répétant, se propageant sur toute la place, et bientôt des cris naquirent du groupe amassé. Richard profita de l'agitation créée pour 'attaquer' son ravisseur, le frappant au visage; ce dernier poussa un grognement de douleur avant de relâcher légèrement sa prise, suffisamment pour laisser à son ex-subordonné assez de marge pour qu'il puisse se libérer d'un mouvement sec. Vif comme l'éclair, il récupéra son arme, avant de saisir à son tour durement l'officier par le bras et de le faire pivoter, le plaquant contre lui. L'épée de vérité vint se coller contre la gorge d'Ensor, qui tenta de se débattre, ne faisant qu'accentuer la prise de son ami. Les soldats se précipitèrent vers eux, furieux, mais Richard gronda :

«L'un de vous approche et je le tue.

«Faites ce qu'il dit, grogna le prisonnier.

«Vous l'avez entendu ? Poussez-vous ! Allez, allez du large !»

Le duo remonta ainsi toute la ruelle, avant de parvenir jusqu'à la place où de nouvelles exclamations étouffées les accueillirent. D'un pas vif, le Sourcier se dirigea vers sa monture, forçant Ensor à le suivre.

«Ya!, hurla-t-il, lançant son cheval au galop, le bras solidement accroché autour du torse du capitaine.

Son bras le brûlait, et la tête lui tournait dangereusement, tandis qu'ils remontaient les artères de la ville. Ils atteignirent très vite la porte principale, et, sans laisser le temps aux gardes de réagir, forcèrent le passage, les recouvrant de neige. Les sabots de leur monture volaient sur le sol glacé, tandis qu'ils s'éloignaient de Cougstone, et les deux cavaliers priaient pour que le cheval ne glisse pas tant la terre était verglacée. Les deux hommes restèrent muets durant toute leur course, fixant la forêt où ils s'engouffrèrent quelques instants plus tard, avant que Richard ne tourne dans un petit chemin, les mettant à couvert. Le silence tomba, aucun des deux ne sachant que dire ou faire. Le Sourcier se rendit soudain compte qu'il serrait toujours contre lui l'officier ; il desserra sa prise, et l'homme en profita pour glisser doucement vers le sol. Puis il se tourna vers lui, le fixant de son regard vert et profond.

« Je..., balbutia Richard.

« Une vie pour une vie», lui répondit doucement son ami. Nous sommes quittes à présent.

« Merci, murmura le garçon. J'aurai tellement aimé que les choses soient différentes...

« Tu n'es pas le seul, commenta tristement Ensor. Peut-être, un jour, dans une autre vie...»

Il secoua la tête.

« File vite, avant que mes hommes n'arrivent. L'effet de surprise est passé, et ils ont dû se mettre à notre recherche à présent.»

Le cavalier savait qu'il avait raison, mais pourtant il ne pouvait se résoudre à partir. Il continuait à fixer l'homme qui se trouvait devant lui, et ne voyait ni sa cape rouge, ni le logo noir apposé dessus qui en faisait officiellement un ennemi mortel, mais simplement un homme de bien, qui se trouvait dans le mauvais camp, lié par un serment.

«Je ne sais pas si nous nous reverrons un jour, dit-il finalement, mais ce qui est certain, c'est que je ne pourrai jamais vous faire de mal. Bonne chance, capitaine.»

D'un coup de talon, Richard relança sa monture qui partit au galop. Quelques instants plus tard, tous deux disparaissaient derrière les arbres, leurs traces déjà effacées par les flocons de neige. L'officier fixa silencieusement l'endroit où le garçon avait tourné, avant de murmurer pour lui-même :

«Bonne chance, Richard Cypher.»

 

***

Les sabots du cheval crissèrent sur la neige lorsque son cavalier le stoppa d'un brusque mouvement de rênes. Il lui avait fallu une heure pour réussir à parvenir jusqu'à la chaumière, tant les sentiers étaient devenus difficilement praticables. D'un bond, le jeune homme sauta au sol, avant de courir vers la porte qui s'était ouverte, laissant apparaître une Kahlan pale et fatiguée.

« Enfin !», souffla-t-elle, s'écartant vivement pour le laisser rentrer.

Richard se précipita vers le lit du petit malade, toujours fiévreux. Le visage de l'enfant était couvert de sueur, et on avait ouvert sa chemise pour lui permettre de se rafraîchir. Ses parents étaient assis à coté de lui, le veillant, eux-mêmes très pales d'inquiétude. Ils levèrent la tête en entendant leur hôte rentrer; une lueur d'espoir apparut dans leurs yeux quand ils le virent serrer dans sa main droite une petite sacoche visiblement bien remplie. Le Sourcier l'ouvrit vivement, avant d'en extraire les flacons achetés quelques heures plus tôt.

« Tenez, dit-il à Zedd qui saisit prestement les petites bouteilles.

« Parfait, c'est parfait, merci Richard !»

Ce dernier lui sourit, tentant de cacher son trouble, mais pas assez bien néanmoins, puisque Kahlan remarqua immédiatement l'expression de son ami. Le saisissant, elle l’entraîna à l'écart, avant de lui demander, inquiète :

«Tout va bien?»

Son interlocuteur ne sut que lui répondre, mais il n'eut pas le temps d'y réfléchir, car déjà la mère de Dean se précipitait vers lui, secouée de violents hoquets.

«Merci ! Merci ! Je ne sais pas qui vous êtes vraiment, mais merci pour ce que vous avez fait ! »

La jeune femme voulut le saisir pour le serrer contre elle, mais à peine lui eut-t-elle touché le bras gauche que le garçon sentit celui-ci exploser. Il ne put contenir un hurlement de douleur, et recula vivement, la main plaquée sur sa blessure, des larmes lui brûlant les paupières. Une expression interloquée apparut sur le visage de Maria, tandis que Kahlan le fixait surprise, et que Zedd et Alvar levaient la tête pour le regarder.

« Richard ? »

L'Inquisitrice s'approcha doucement, mais son ami recula, secouant la tête.

« Richard ! »

D'un geste vif, elle lui saisit la main droite, la retirant sèchement, avant d'ouvrir la cape pour découvrir la manche ensanglantée du jeune homme. Une exclamation horrifiée lui échappa :

« Oh mon dieu ! Mais, mais qu'est-ce que...

« Rien, la coupa brusquement le blessé, tandis qu'il reculait et dissimulait l'attaque. Une mauvaise rencontre, c'est tout. »

Et avant que quiconque ait pu lui poser la moindre question, il sortit, luttant pour contenir ses pleurs de douleur. Les autres personnes présentes se fixèrent, surprises : il était évident que Richard n'était pas honnête avec eux, mais pour une raison inconnue, il semblait ne pas tenir à leur dire la vérité. Kahlan fronça les sourcils, et saisit des bandages propres, avant de se diriger vers la porte pour le rejoindre. Elle le trouva dans la grange, en train de s'occuper de sa monture.

«Richard ? », l'appela-t-elle doucement.

Ce dernier ne lui répondit pas, continuant à panser l'alezan. La jeune femme se rapprocha, et soupirant, posa sa main sur la brosse, le stoppant.

«Laisse-moi, grommela-t-il en s'écartant.

«Tu as besoin de soins, rétorqua son amie, qui l’entraîna d'office vers une meule, l'obligeant à s'asseoir.

Richard voulut protester, mais son bras choisit cet instant précis pour hurler de nouveau, lui faisant serrer les dents. Sans un mot, Kahlan ouvrit sa cape et remonta sa manche : elle examina la blessure, le fixa, puis ouvrit sa gourde en peau, faisant couler de l'eau sur la blessure pour la nettoyer. Le contact du liquide glacé fit frissonner le patient, qui sursauta. Plusieurs minutes s'écoulèrent ainsi en silence, Kahlan enveloppant son bras meurtri de bandages propres.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?, murmura-t-elle finalement.

« Rien de grave, je te l'ai dit.

«Richard, je suis une Inquisitrice, tu sais que tu ne peux pas me mentir. »

Le Sourcier poussa un long soupir, avant de fermer les yeux et de se tourner vers elle.

« Quand je suis allé chez le guérisseur, un d'Haran est entré.

« Il t'a reconnu ?

« Pas que lui, moi aussi je l'ai reconnu... »

Kahlan haussa un sourcil, le fixant d'un air interrogateur.

«C'était le capitaine Ensor », lâcha dans un filet de voix le jeune homme, avant de baisser la tête et de se détourner, une boule dans la gorge.

Son interlocutrice blêmît en entendant le nom de l'ancien ami du Sourcier.

«Ensor ?!, répéta-t-elle d'une voix blanche, les yeux écarquillés. Oh mon dieu Richard, je suis désolée... Je ne sais pas quoi dire...

« Il n'y a rien à dire, soupira son ami. Rien à dire, et rien à faire. Je me suis fait des illusions, je le réalise à présent. »

La magicienne fronça les sourcils :

« Cette blessure, c'est lui qui te l'a fait ?

« Muh ? Oh non ça c'était un soldat. Ensor ne m'a pas attaqué, au contraire il... »

Richard hésita.

« Il ?, insista la brune.

« Il m'a sauvé la vie, souffla-t-il. Il m'a sauté dessus, je croyais que c'était pour m'étrangler, mais il m'a sauvé d'une flèche.

« Oh...

« Et, et ensuite, quand on s'est enfui, il... a tout fait pour empêcher les soldats de nous poursuivre trop vite, on...

« Vous ?, le coupa la femme, surprise.

« Il a joué de façon à être mon prisonnier, pour me permettre de m'échapper, expliqua le jeune homme d'une voix étranglée. C'est grâce à lui que je suis encore vivant, si cela avait été n'importe quel autre officier, à cette heure-ci je serais mort. »

Kahlan ne sut que répondre. Elle savait à quel point les deux hommes avaient été proches, et le respect qu'éprouvait Richard pour le capitaine. Elle n'avait pas été dupe, après leur fuite : elle avait deviné, en tant qu'amie, la souffrance qu'il devait ressentir, et la comprenait, en ayant vécu une identique avec ce soldat qu'elle lui avait fallu confesser lors de leur mission.

« Si tu l'avais vu Kahlan, quand on était dans cette ruelle juste tous les deux, il était dévasté en me voyant, il souffrait ça se voyait tellement ! Lui non plus n'a rien oublié, et tout à l'heure, quand je l'ai laissé dans la forêt, il m'a avoué qu'il aurait aimé lui aussi que les choses soient différentes. »

Les mots coulaient le long de ses lèvres, s'échappant sans qu'il ne puisse les contrôler. Tout ce qu'il avait tenté de contenir ces dernières semaines, ces derniers mois, sa tristesse, sa colère, tout remontait sans qu'il ne puisse les bloquer. La jeune femme le laissa parler, consciente qu'il en avait besoin, qu'il était nécessaire qu'il puisse s'exprimer, enfin.

«Pourquoi faut-il que Rahl existe ?, explosa le petit-fils de Zedd. Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas vivre dans un monde où il ne serait pas là, où on serait libre d'être ami avec qui on veut, sans devoir se soucier qu'il s'agisse d'un soldat ?! J'aimerai tellement pouvoir me lier avec qui je veux sans avoir à craindre qu'il ne s'agisse d'un espion ou d'un d'Haran payé pour me tuer ! Juste pouvoir faire confiance, rire, me poser un instant, et oublier que je suis le Sourcier et que Darken Rahl veut ma mort ! ».

Richard s'était levé, se prenant la tête entre les mains tandis qu'il laissait enfin libre cours à sa rage et exprimait son sentiment lancinant de solitude. Ses larmes coulaient le long de ses joues sans qu'il ne puisse non plus les retenir, lui brûlant les cils, s'infiltrant entre ses lèvres. Sans un mot, sa compagne se leva, et se dirigeant vers lui, l'entoura doucement de ses bras pour le serrer contre elle. Le Sourcier se laissa faire, trop heureux d'un tel moment si rare malheureusement. Ils restèrent ainsi longtemps, profitant du silence et de la quiétude qui régnaient dans les bois, laissant à Richard tout le loisir de s'apaiser.

« Merci, murmura finalement ce dernier, s'écartant doucement, avant d'essuyer ses larmes d'un geste de la main.

« Il était temps que tu craques, on se demandait combien de temps encore tu tiendrais avec Zedd, ironisa la jeune femme.

« Parce que vous parlez de moi dans mon dos ?, se moqua son ami.

« On doit te protéger trésor, alors se parler est le minimum non ? »

Les yeux de Kahlan brillaient, taquins. La lumière du soleil couchant envahit soudain la grange, illuminant le visage resplendissant de beauté de la jeune femme. Le cœur de Richard se mit de nouveau à battre violemment, mais encore une fois, il se contint, se contentant de lui sourire de toutes ses dents et se préparant à lui renvoyer à son tour une boutade, lorsqu'un éternuement le stoppa dans son élan, les faisant tous les deux sursauter.

« Qu'est-ce que...

« Qui est là ? », gronda Kahlan, alors que Richard posait la main sur son fourreau.

D'un bond, ils furent à la porte, et sautèrent sur l'intrus qui poussa un cri.

« Alvar ?, s'exclama surpris son hôte.

« Vous... je... »

Le duo le relâcha, se redressant, avant d'échanger un regard inquiet.

« Vous nous espionnez ?, demanda l'Inquisitrice.

« Non, je... je voulais voir si.. si tout allait bien, et je, j'ai...

« Je crois qu'il a tout entendu, murmura le combattant.

« J'en ai bien peur », grimaça sa camarade.

Alvar s'était relevé, les fixant ébahi.

« Vous... vous êtes vraiment le Sourcier ? »

L'intéressé plissa les lèvres, mais il n'avait guère d'autre choix que de reconnaître la vérité, aussi hocha-t-il la tête, puis il ajouta, contrit :

« Je suis désolé de vous avoir menti, Alvar, mais on ne pouvait pas vous dire la vérité, c'était trop dangereux. Pour nous, et pour vous.

« Non, non c'est normal, je comprends, j'aurai dit la même chose... C'est juste que... jamais je n'aurai cru que... le Sourcier ! », s'exclama-t-il, les yeux grands ouverts, une lueur admirative brillant dans ses pupilles.

Le ton de sa voix s'était modifié, devenant plus respectueuse. Ses yeux se posèrent sur l'épée que Richard tenait toujours à la main, et un léger sourire naquit sur ses lèvres.

« L’Épée de vérité... mais comment n'ai-je pas pu la reconnaître ce matin ? »

L'objet de son admiration regarda du coin de l’œil sa compagne, qui ne semblait pas inquiète ; si l'homme leur avait menti, Kahlan l'aurait su à l'aide de ses pouvoirs. Le soulagement l'envahit, et il sentit un poids disparaître de ses épaules.

« Néanmoins, Alvar..., ajouta-t-il, si … cela pouvait rester entre nous... Je n'ai guère envie de voir une légion de d'Haran se ramener ici... 

« Bien sûr, approuva son interlocuteur en hochant gravement la tête. Ne vous inquiétez pas, je suis une tombe. Vous savez, ce n'est pas la première fois qu'il m'arrive de cacher des gens ici... »

Son expression se fit plus grave tandis qu'il ajoutait :

« Néanmoins, Richard, il est hors de question que vous repartiez demain comme vous le souhaitiez. D'abord, vous êtes blessé, et incapable de tenir sur une monture, quelle qu'elle soit. Vous avez besoin de soins, et de repos. Ensuite, ajouta-t-il, Dean aura besoin d'un guérisseur pendant certainement un certain temps, et je pense que votre ami est parfaitement qualifié. Enfin, conclut-il avec un léger sourire, ma femme et moi serions heureux d'avoir de la compagnie pour les fêtes, puisqu'il semble que vous n'alliez pas pouvoir les célébrer. 

« Ce serait avec plaisir, Alvar, répondit avec joie Kahlan, mais ne craignez-vous pas des euh... visiteurs inopportuns ? Le passage de Richard à Cougstone va provoquer un beau remue-ménage et nul doute que des battues seront organisées.

« Si c'est votre seule peur, rassurez-vous, par un froid pareil, personne ne sortira avant plusieurs jours. Regardez, expliqua l'homme en montrant le ciel devant son incompréhension. Vous voyez ces gros nuages ? Ils annoncent de la neige pour encore les trois prochains jours au moins. On va être coupé du monde pendant un certain temps.

« Alors c'est entendu, on reste !, s'exclama joyeusement l'Inquisitrice. Si, rétorqua-t-elle à Richard qui allait répliquer, il a raison, tu as besoin de reprendre des forces. Dans ton état, même pas besoin d'un d'Haran pour te mettre à terre, un peu de vent suffira.

« Hé !!, s'insurgea le blessé, tandis que les deux autres explosaient de rire.

« Hé bien hé bien, mais on a l'air de s'amuser sans moi ici », reprocha une voix grave.

Les trois complices tournèrent la tête pour apercevoir le sorcier qui était sorti, suivi de près par Maria.

« Comment va Dean ?

« Bien mieux depuis que tu as ramené ces plantes. Et toi ?, ajouta le vieil homme en le fixant de ses yeux perçants.

Richard grimaça, devinant une nouvelle conversation difficile. Mais avant qu'il ait pu trouvé un moyen de la retarder, leur hôte s'avança vers son épouse, et lui dit, souriant :

« Je crois bien que nos invités vont rester quelques jours de plus ici. La neige les empêche de repartir.

« Oh !

« Vraiment ?, demanda Zedd en haussant ses sourcils épais, lui conférant un aspect pour le moins ridicule.

« Vraiment !, approuvèrent les deux intéressés avec un grand sourire innocent qui ne le trompa pas.

« Si vous le dites, lâcha finalement l'homme en haussant les épaules, se rendant face à leurs mines réjouies.

Nul doute que ces deux-là lui cachaient quelque chose, mais le sorcier savait qu'il n'obtiendrait rien d'eux, alors autant ne pas insister … enfin... pas tout de suite. Dans l'immédiat, et pour les jours à venir, il allait se contenter de se remplir le ventre de soupe à la tortue et de toutes sortes de confiseries confectionnées par Maria et sa fille. Le gourmand se passa la langue sur les lèvres à ces joyeuses pensées. Ce fut le moment que choisit une boule de neige pour venir s'écraser soudain sur son visage, le faisant sursauter, alors qu'une voix moqueuse s'élevait de derrière un arbre.

« Hé bien papi tu n'es pas en forme dis-moi ! 

« Oh toi tu vas voir », s'exclama Zedd, furieux comme un pou, se saisissant de neige avant de se lancer à sa poursuite.

Bientôt, des rires résonnèrent dans la clairière, sous le regard amusé et attendri de Kahlan qui fixait les deux comparses. Certaines choses ne changeraient jamais, et c'était tant mieux...

                                                             FIN

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Création n°3

Avertissement : Ce mini-épisode virtuel pourrait se situer au cours de saison 2 ou même après. Attention risque de spoilers (saison 2) même s'ils sont mineurs !

 

                                       Le Miracle de Noël



Nos quatre amis marchaient depuis plusieurs heures quand Richard aperçu un petit village. Zedd fut le premier à repérer l'unique auberge du coin.

-Bonsoir mon brave, dit Zedd à l'aubergiste. Nous voudrions quatre chambres pour cette nuit.
-Tenez, voici les clés.
-Merci, jeune homme.
-Je vous en prie, appelez-moi Thomas, messire.

Zedd lui sourit et distribua les clés à ses amis. Au moment où il se retourna, quelqu'un l'interpella.

-Oh non ! Que fait-il ici celui-là ?
-Je n'en crois pas mes yeux ! Zeddicus Zull Zorander !
-Silas.

Le sorcier fit les présentations très rapidement puis s'excusa auprès de son « ami », le voyage les avait éreinté.

-Qui est-ce Zedd ? demanda Richard.
-Une vieille connaissance.
-Je vois.
-Surtout gardez un œil sur vos sacs, ce bougre n'hésiterait pas une seconde à vous détrousser.
-C'est bon à savoir, dit Kahlan.
-Dites-moi que je rêve, commença Cara.
-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Richard.
-Il neige.
-Nous avons bien fait de nous arrêter ici cette nuit, dit Kahlan.
-Oui, soupira Zedd avant d'ajouter, il est tard, allons nous reposer.

Les quatre amis montèrent à l'étage puis se séparèrent avant d'atteindre chacun leurs chambres.
Richard se réveilla de bonne heure, il décida alors de descendre commander un bol de laid chaud à Thomas qui lui servit tout de suite. Les deux hommes échangèrent quelques phrases. Thomas avait l'air d'être un homme sympathique. Ils étaient en pleine conversation quand Cara les rejoignit. Les traits tirés, la Mord'Sith n'était pas d'excellente humeur. Ses voisins, un couple âgé et leurs petits enfants n'avaient pas cessé de crier l'empêchant de fermer l’œil de la nuit. Thomas s'excusa pour le mauvais comportement de ses clients et promit une chambre bien plus calme à Cara si elle et ses amis décidaient de rester plus longtemps.

-Je crois que nous n'avons pas le choix, remarqua Richard. La neige tombe encore, les chemins ne sont pas praticables pour le moment.

Cara serra les poings. Une nuit blanche et maintenant la neige qui la privait de toute liberté de déplacement, cela en était trop pour la Mord'Sith ! Elle commanda une boisson alcoolisée malgré les conseils du sourcier, la jeune femme avait besoin de quelque chose de fort.
Les heures passèrent. Les clients descendaient, les tables se remplissaient. Thomas était seul pour préparer les plats et les servir. Richard lui proposa de l'aider, après tout il n'avait rien d'autre à faire. Quoi de plus naturel que de prêter main forte à un hôte aussi chaleureux et serviable ? Le sourcier pensait que Cara l'imiterait mais elle n'en fit rien. Elle était trop énervée pour jouer les serveuses.

-Que désirez-vous ? demanda Richard alors qu'il se présentait à une table.
-Richard Cypher !
-Griff, ? Bronwyn ? Quelle bonne surprise !

Griff se leva et fit une accolade au Sourcier.

-Tu pardonneras ma femme, ses jambes la font souffrir.
-Bonjour, Richard, dit simplement Bronwyn.
-Je suis heureux de vous revoir tous les deux.

Richard aperçut le ventre rond de la jeune femme et félicita les futurs parents avant de prendre leur commande. Un peu plus tard, le sourcier vit Kahlan et Zedd en grande conversation. Thomas apparut brusquement devant le jeune homme.

-Richard, nous avons un problème.
-Que se passe-t-il ?
-Mon ami, Gabriel devrait déjà être là avec le ravitaillement. Nous n'avons presque plus rien à servir aux clients et si la neige continue de tomber, nous n'allons pas résister bien longtemps.
-Je vois. J'ai une idée, je vais aller retrouver ton ami, il est peut-être bloqué à deux pas d'ici.
-C'est trop dangereux.
-Nous n'avons pas d'autre choix.
-Richard ? appela Kahlan.
-Excuse-moi un moment, dit Richard avant de rejoindre l'Inquisitrice. Kahlan, je vais m'absenter quelques heures.
-Quoi ? Pourquoi ?

Le Sourcier lui expliqua la situation, bien sûr, la jeune femme voulait l'accompagner, mais Richard refusa catégoriquement. Elle devait rester pour maintenir l'ordre et garder un œil sur les clients et plus particulièrement sur Silas. Kahlan voulut en débattre plus longtemps mais ils furent interrompus par un cri.

-Mon collier ! On m'a dérobé mon collier ! s'exclama  une vieille femme.

Cara leva les yeux au ciel et rejoignit ses amis.

-C'est un tour de Silas. Qu'est-ce qu'on va faire de lui ? demanda la Mord'Sith.
-Trouve-le, dit Kahlan.
-Tu n'as qu'à le trouver toi-même, répondit froidement Cara.
-Je n'aime pas le ton que tu utilises quand tu t'adresses à moi, remarqua l'Inquisitrice.
-Comme si ça m’intéressait.
-Cara ! dit Richard. Calme-toi !

La Mord'Sith ne prit même pas la peine de lui répondre, elle préféra retourner se coucher. Zedd, quant à lui, avait essayé de rassurer la vieille femme qui avait perdu son bijou puis avait entrepris de mettre la main sur le voleur qui était sans le moindre doute Silas. Où pouvait-il se cacher ? Il ne pouvait pas avoir disparu comme ça ! Il n'était pas sorti de l'auberge, il n'y avait aucune trace de pas dans la neige quand le sorcier regarda par la fenêtre. Zedd interrogea Thomas sur la présence d'une autre sortie possible.

-Il y a bien une sortie dans la cuisine mais personne ne la empruntée sinon je l'aurais vu.
-Tu n'es pas toujours dans la cuisine, quelqu'un aurait pu passer par là.

Thomas haussa les épaules et retourna travailler. Zedd se dirigea vers la petite porte dans la cuisine et l'ouvrit. Aucune trace.

Griff appela Kahlan, Bronwyn  allait bientôt mettre son bébé au monde.
Kahlan demanda à Thomas de lui apporter des couvertures. Dans son état, Bronwyn  ne pouvait pas être transportée jusqu'à sa chambre. Alors l’inquisitrice installa la jeune femme et lui donna des instructions pour garder son calme. Griff se posta aux côtés de sa femme et lui prit tendrement la main.

Richard avait pris le dernier cheval de l'écurie, mais avec ce froid il n'avançait gère plus vite que s'il avait été à pied. L'animal tremblait de froid, tout comme le Sourcier et pourtant, elle se montrait courageuse car elle avançait encore.

Cara n'arrivait pas à se reposer, le vacarme en bas l'en empêcher, elle se résolut donc à redescendre pour demander un peu de silence. Et si une seule personne se mettait en travers de son chemin, et bien, elle découvrirait les souffrances les plus terribles, celles que lui infligerait l'agiel. La Mor'Sith descendit le plus calmement possible les marches de l'escalier. Bronwyn avait de plus en plus de contractions, Kahlan faisait tout ce qu'elle pouvait pour soulager sa peine avec ce qu'elle avait, autant dire peu de de choses.
                                 
A quelques kilomètres de l'auberge, le Sourcier affrontait le froid, les paupières lourdes, ses pensées se concentrèrent sur Kahlan. Pendant un moment, il vit son visage lui sourire. Mais, elle n'était pas seule, une petite fille était à côté d'elle, elle pleurait silencieusement.  Le Sourcier rouvrit les yeux juste à temps et put ainsi éviter une branche qui menaçait de le toucher en plein visage. Le jeune homme aurait pourtant bien aimé que son rêve soit bien réel mais il lui fallait se rendre à l'évidence, il était en mission et il n'avait pas le droit d'abandonner. Thomas comptait sur lui et son ami, Gabriel était peut-être en danger. Chaque minute comptait.

                                                  * * *

Quand Cara rejoignit Kahlan, Griff et  Bronwyn, elle ne put s'empêcher de se remémorer son propre accouchement. L'enfant qu'elle avait eu lui avait été arraché sauvagement,  Bronwyn aurait plus de chance. La Mord'Sith presque inconsciemment se rapprocha de la jeune femme, la releva un peu,ce qui sembla la soulager.  Bronwyn la remercia d'une voix faible. Kahlan avait une drôle d'expression,
Cara en déduisit que quelque chose n'allait pas. Griff qui était resté plutôt silencieux jusque là, aperçut l'étrange regard que s'étaient échangé les deux femmes et prit l'inquisitrice par le bras même s'il savait qu'elle détestait ça.

Isolé du reste des convives, Zedd, qui se trouvait encore dans la cuisine, utilisa quelques sorts, mais ils ne furent pas très efficaces. Silas était toujours introuvable. Le sorcier se donna quelques minutes pour réfléchir à un plan. Il récita une formule très ancienne et un collier apparut dans la paume de sa main. Au moins, une affaire de résolue, il ne restait plus qu'à attraper le voleur. L'objet précieux ayant disparu, il allait probablement sortir de sa cachette pour le récupérer. La ruse du vieil homme fonctionna à merveille car après quelques minutes seulement, Silas entra dans la cuisine sur la pointe des pieds.

-Zedd ! Vieille tortue de mer ! Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Je t'attendais.
-Oh. Je vois que tu as le collier.
-Et je vois que tu n'as pas changé, brigand.
-Il faut bien que je vive.
-Tu as déjà envisagé de travailler.
-Pour quoi faire ?
-Hum. Je laisse tomber.
-Tu me rends le collier alors ?
-Oh non ! Tu vas aller le rendre à sa propriétaire.
-Quoi ? A cette vieille chouette qui ne sait pas quoi faire de ses petits-enfants ?
-Oui, à cette femme-là et je te déconseille d'essayer de t'échapper avec le collier. D'ailleurs, je t'accompagnes, allons-y.
                      

                                                  * * *

Le bébé se présentait mal. Kahlan se serait volontiers entretenu avec Cara mais ce n'était pas possible pour le moment, puisque Griff  l'avait prise en aparté. L'inquisitrice lui révéla la triste vérité, l'enfant et la mère étaient peut-être en danger.  Bronwyn commençait à perdre ses forces et l'enfant refusait de sortir. Cara laissa sa place à Griff qui la remercia. Les enfants qui étaient sous la garde de leurs grands parents et qui avaient privé la Mord'Sith de son sommeil se remirent à brailler.
Cette fois, Cara était déterminée à les faire taire. Elle se releva et mit la main sur son agiel. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de tenter quoique ce soit, Thomas lui tendit une tasse et un morceau de pain. L'aubergiste en profita pour lui parler et la détourner de son envie de calmer les petits monstres d'une façon qu'elle aurait regrettée. Il lui posa également des questions sur son agiel et sur la vie des Mord'Siths en général. Cara resta vague, et ne quittait pas les enfants des yeux. Ces derniers commencèrent à craindre la jeune femme et se mirent à chuchoter.

-Vous feriez une sacrée mère, dit Thomas.

Puis voyant Cara baisser le regard embué de larmes, il s'excusa. La Mord'Sith ravala sa peine, la perte de son enfant l'avait bien plus marquée qu'elle ne l'avait imaginé.

Richard crut apercevoir une silhouette au loin, il vérifia deux fois avant d'en être absolument certain. Un homme faisait des signes, c'était probablement Gabriel. Le sourcier avait vu juste : il avait besoin d'aide car la charrette contenant les provisions avait les roues coincées. Richard et Gabriel poussèrent le convoi mais il ne bougea pas d'un pouce.

Zedd avait suivi Silas qui avait restitué son bien à la vieille dame. Cette dernière ne le remercia pas et retourna auprès de son mari et de ses petits-enfants qui gambadaient un peu plus loin.

-Je suis fier de toi, le félicita Zedd.
-Oh, il n'y a pas de quoi, répondit Silas, le regard triste.
-Zedd, venez m'aider, appela Kahlan.

Browyn était très pale, Griff s'inquiétait un peu plus chaque minute pour sa femme et leur enfant.
Zedd marmona quelques paroles puis Browyn sembla reprendre doucement connaissance et mit son  bébé au monde. La mère et l'enfant étaient à présent hors de danger, Zedd et Kahlan avaient fait le nécessaire.

-Je vais rejoindre Richard, déclara Kahlan.
-Non, mon enfant. C'est moi qui vais y aller.
-Mais, Zedd...

Le sorcier leva la main, signe qu'il avait pris sa décision et qu'elle était définitive. Kahlan finit par se résigner.

-Va te reposer, chère enfant. Tu as une mine affreuse, ajouta t-il en souriant. Dans une heure ou deux, je serai de retour avec Richard.
Cara et Thomas discutaient de tout et de rien, enfin c'était surtout le jeune homme qui alimentait la conversation. Cara se contentait de donner des réponses assez brèves tout en l'observant. Les cheveux bruns, les yeux verts, une cicatrice à l'arcade gauche et une silhouette d'athlète, la Mord'Sith le trouva fort séduisant. Soudain, l'aubergiste prononça un nom qui la tira de ses rêveries : Denna. Il lui demanda si elle connaissait une Mord'Sith qui répondait à ce nom. Cara voulut en savoir davantage, alors il lui révéla qu'une Mord'Sith qui s'appelait Denna avait enlevé sa grande sœur, il y avait de cela dix ans.

-Comment s'appelait votre sœur ?
-Elle s'appelle Amy.
-Je regrette je n'ai jamais entendu parler d'elle.
-Je vois. Ce n'est pas grave, je finirai par la retrouver de toute façon.
-Vous croyez ? Mais après toutes ces années, est-ce encore possible ?
-Bien sûr. Rien ne m'arrêtera.

Cara ne répondit rien, elle admira simplement le courage de Thomas.

                                              * * *

Richard et Gabriel étaient épuisés. Ils s'étaient réfugiés sous une couverture dans la charrette chargée de provisions, autant dire qu'ils étaient plutôt mal installés.
Gabriel claquait des dents, quand le Sourcier crut entendre quelqu'un l'appeler. Puis plus un bruit, à l'exception du vent.

-Richard ! Où es-tu ?
-C'est Zedd. Nous sommes sauvés.

Richard sortit brusquement de son abri de fortune et cria le nom du sorcier. Celui-ci ne tarda pas à se montrer. Après une brève accolade et une poignée d'explications, les deux amis remirent le char en état grâce aux efforts de Richard et au feu du sorcier.
Quelques heures plus tard, ils étaient tous trois de retour comme Zedd l'avait promis à l'inquisitrice.
D'ailleurs, Richard fut surpris de ne pas la voir dès leur arrivée mais Thomas lui annonça qu'elle dormait à l'étage. Puis, l'aubergiste remercia les trois hommes et retourna aux fourneaux avec Gabriel.
Il faisait presque nuit. Les estomacs des invités criaient famine, alors Zedd eut soudain une idée lumineuse. Le vieil homme sortit à nouveau, en toute discrétion.

Le repas était prêt. Gabriel, Cara, ainsi que les autres clients avaient disposé les tables de manière à n'en faire qu'une seule pour la rendre plus conviviale. Un sapin avait été coupé et se dressait dans la salle. A ses pieds, des petits paquets avaient été disposés, c'était sans doute l’œuvre de Zedd.
La soirée se déroula sans drame. La bonne humeur régnait autour de la grande table. Griff et Browyn avaient décidé d'appeler leur fille Grace. Richard prit la main de Kahlan dans la sienne et lui sourit tendrement. Il était heureux d'être avec des personnes qu'il appréciait et de partager ce repas avec eux. La neige avait enfin cessé de tomber, les enfants ouvrirent les cadeaux et crièrent de surprise et de joie. Cara avait retrouvé sa bonne humeur et conversait avec Thomas et Gabriel. Quant à Zedd, il plaisantait avec Silas.

Le lendemain matin, nos quatre héros rendirent les clés de leurs chambres et remercièrent leur hôte.
Thomas tendit un panier rempli de provisions à Cara et celle-ci lui vola un baiser avant de rejoindre les autres, espérant secrètement que leur chemin recroiserait celui du jeune homme.
Griff, Browyn et Grace allaient rester encore quelques temps à l'auberge avant de reprendre la route. Richard, Kahlan et Zedd allèrent les saluer une dernière fois. Cara ne les connaissait pas alors elle préféra rester un peu à l'écart des jeunes parents et du nouveau-né. Thomas en profita pour la retrouver et lui rendre son baiser.
Les quatre amis se réunirent, cette fois le départ était imminent. Zedd se demanda où était passé Silas puis les yeux rivés sur le sol recouvert d'un manteau de neige, il décela les traces de sabots qu'il reconnut aussitôt. Silas avait repris son propre chemin, Zedd espéra qu'il aspirerait à une vie plus honnête. Après tout, un miracle pouvait se produire, non ?
 
                                                   FIN

Ecrit par ladyMorgan 

Résultats

Création n°2         44%                   (choup37)

Création n°3         33%                   (ladyMorgan)

Création n°1         22%                  (crystal14)

 

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